You are here
2007 : les enjeux des élections législatives en Algérie et au Maroc
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika est parvenu à tourner la page de la guerre civile à la faveur de la politique de réconciliation nationale et a été à deux reprises plébiscité pour le choix de la paix. Ce que démontrent les élections législatives est que les électeurs algériens ont tourné cette page. Ils attendent du régime la mise en place d’un agenda politique permettant à l’Algérie d’installer une démocratie, seul moyen de ramener les électeurs vers les partis politiques. La conjoncture a permis à l’Algérie de disposer d’une manne financière considérable, que ses dirigeants pourraient utiliser à bon escient pour créer un climat de confiance politique permettant de surmonter les défis qu’un contexte énergétique défavorable ne manquerait pas de poser. Au Maroc, la monarchie de Mohamed VI a le mérite, dans une région caractérisée par la peur de la démocratie, de mettre en place les conditions d’une transition.
Certes, il reste beaucoup à faire : séparation des pouvoirs, réforme de la justice, lutte contre la corruption, liberté de la presse, etc. Mais au regard de l’autoritarisme tunisien ou libyen, le Maroc ouvre un chemin qui place la question démocratique au cœur du changement. La lutte contre la corruption et les inégalités sociales, la mise en pratique de réformes économiques nécessitent un large soutien populaire pour être menées à bien. Le Maroc est à même de devenir le modèle de transition démocratique tant recherché dans la région. Mais, pour cela, la monarchie se doit de revitaliser les institutions politiques, seules susceptibles de remobiliser des électeurs et de garantir la pérennité de la transition. Pour l’instant, la monarchie ne doit pas seulement démontrer son habilité à organiser des élections, elle doit démontrer sa capacité à se démocratiser.